Comment choisir un miel de qualité et responsable ?
Comment choisir un miel de qualité et responsable ?
Tout d'abord, les miels vendus en France doivent répondre à une réglementation européenne permettant de garantir la qualité des produits. La composition doit respecter certains critères comme les teneurs en sucres (fructose, glucose et saccharose) ou la teneur en eau maximale.
Abeilles françaises
Jusqu’au 1er janvier 2021, on pouvait lire sur un pot de miel une mention floue du genre “mélange de miels originaires de l’UE et hors UE”. Hum, merci pour l’info ! Désormais, la transparence est de mise. Suite à une loi votée par l’Assemblée nationale au printemps 2020, la mention des pays d’origine est obligatoire sur les pots de miel importés, “par ordre pondéral décroissant”.
On peut donc désormais facilement vérifier l’origine d’un miel. En 2019, la France a importé plus de 32,7 milliers de tonnes de miel, selon les données de FranceAgrimer, pour une consommation annuelle d’environ 45 milliers de tonnes. Ce miel importé vient principalement d’Ukraine (20% du volume), d’Espagne (20%), d’Allemagne (9%), d’Argentine (8%), de Hongrie (7%) et de Chine (6%).
Comme le signale l’UFC Que Choisir, ces importations favorisent “l’apparition sur le marché de miel de médiocre qualité, au goût standard, voire parfois de faux miels, dilués avec de l’eau ou coupés avec du sirop de glucose”. Comme l’expliquait Reporterre en 2017 dans une enquête sur le sujet, cette pratique abuse le consommateurs, “mais surtout, le faux miel déstabilise le marché et nuit aux producteurs de vrai miel, les apiculteurs”.
En 2019, la DGCCRF a publié les résultats d’une enquête sur la conformité des miels vendus en France. Bilan ? 43% des miels analysés en laboratoire sont “non-conformes”, pour la plupart à cause de problème d’étiquetage (mentions abusives, dénominations incorrectes), mais aussi dans certains cas à cause d’une “adultération avec des sucres exogènes” ou “une origine France incompatible avec les pollens analysés”.
En pratique, que faire ? Toujours selon l’UFC Que Choisir, la qualité de ces miels importés “peut être correcte, mais ce ne seront jamais de grands crus. À l’inverse, l’achat en direct chez l’apiculteur offre – a priori – davantage de garanties d’authenticité”. “Privilégiez un miel affichant une origine précise (nom et adresse de l’apiculteur) et favorisez les points de vente fiables, qui vous offrent une meilleure traçabilité tels que les magasins spécialisés ou l’achat en direct chez l’apiculteur”, conseille aussi l’association de défense des consommateurs CLCV.
Outre la qualité, pourquoi acheter français ? Bien sûr, pour éviter des transports superflus et pour encourager l’apiculture française, qui fait face à de nombreuses difficultés… Mais aussi pour soutenir la biodiversité hexagonale : les abeilles contribuent au travail de pollinisation et de reproduction des plantes.
Des signes de qualité
Comme l’explique l’ADA, le réseau national des associations de développement de l’apiculture, des Signes d’Identification de la Qualité et de l’Origine (SIQO) peuvent aussi nous aider à identifier des miels de qualité, avec une traçabilité garantie.
L’AOC
L'Appellation d’Origine Contrôlée (ou Appellation d’Origine Protégée au niveau européen) prouve “une qualité résultant d’un terroir”, puisque toutes les étapes sont réalisées sur un même territoire, avec “un savoir-faire reconnu”. En France, il existe ainsi des AOC “Miel de Corse” et “Miel de Sapin des Vosges”.
L’IGP
L’Indication Géographique Protégée assure “un lien entre le produit et son territoire d’origine”. Pour le miel, on peut ainsi croiser l’IGP “Miel de Provence” et l’IGP “Miel d’Alsace”.
Le Label Rouge
Le Label Rouge garantie en plus “une qualité supérieure”, en France pour le “Miel de lavande de Provence”, le “Miel toutes fleurs de Provence” et le “Miel de sapin d’Alsace”.
Le miel bio
En 2019, 13,6% du volume de miel produit en France était certifié biologique. Le cahier des charges du label AB apporte plusieurs garanties importantes concernant le respect de l'environnement et des abeilles, comme par exemple :
Les abeilles sont nées et élevées dans des exploitations biologiques.
Les ruchers sont éloignés d’activités industrielles ou d’autoroutes… Dans un rayon de 3 km, les sources de nectar et de pollen sont essentiellement constituées de cultures biologiques, d’une flore spontanée et/ou de “cultures traitées au moyen de méthodes ayant une faible incidence sur l’environnement”.
La nourriture éventuellement apportée aux abeilles pendant l’hiver ne peut être que du miel ou du sucre certifiés AB.
Pendant la récolte, sont interdits : “la destruction des abeilles dans les rayons, l’utilisation de rayons qui contiennent des couvains, l’utilisation de répulsifs chimiques de synthèse”.
Cependant, il est impossible d’affirmer à 100% que les abeilles ne butinent que des cultures biologiques… Des tests réalisés en 2011 et 2018 par 60 millions de consommateurs montrent ainsi que certaines références bio contiennent de faibles quantités de résidus de pesticides. A l’inverse, comme c’est une démarche coûteuse, certains petits apiculteurs peuvent produire du miel en respectant ces critères, mais sans avoir obtenu le label. La meilleure chose à faire, quand on en a la possibilité ? Discuter avec les apiculteurs !