"Nous avons l'ambition de démocratiser le zéro déchet dans la salle de bain"
"Nous avons l'ambition de démocratiser le zéro déchet dans la salle de bain"
🌷 C'est bientôt la Fête des mères !
À cette occasion, Bien ou Bien et Endro vous proposent un coffret de soins naturels, entièrement fabriqués en Bretagne.
C’est une histoire sacrément bretonne. Tout a commencé dans les Côtes-d’Armor. Marion Le Goualher et Boris Le Goffic fréquentent les mêmes bancs d’un collège et d’un lycée de Lannion. Plus tard, diplômés et amoureux, ils fonderont dans cette même ville une marque de cosmétiques efficaces, sains et simples : Endro. Un nom qui signifie “environnement”... En breton, bien sûr.
Noël zéro déchet
Mais revenons un peu en arrière : après une première expérience professionnelle longue, une alternance dans le domaine commercial chez Coca, Boris part voyager pendant 5 mois en Asie : “je me suis rendu compte que je travaillais chez l’un des plus gros pollueurs de la planète. Il y avait des bouteilles en plastique partout”. Pendant ce temps-là, Marion, architecte de formation et fraîchement embauchée à Bordeaux, cherche à utiliser des cosmétiques plus sains pour son corps et pour la planète. Elle se lance dans la fabrication de déodorants solides, conditionnés dans des petits bocaux. Ce qui deviendra très vite une marque de fabrique !
“Je reviens d’Asie avec la volonté d’entreprendre avec une visée écologique. Je suis plus écolo pragmatique, alors que Marion est dans cette démarche depuis toute petite, avec sa famille”, explique Boris. Autrement dit, les bocaux, elle connaît ! La jeune femme ne se retrouve pas vraiment dans ce qu’on lui demande de créer dans son métier. À Noël, elle a gâté ses proches avec ses créations maison : tout le monde en redemande. Pourquoi ne pas se lancer ? Début 2019, le déclic vient d’un appel à projet lancé par Kedge Bordeaux, l’ancienne école de commerce de Boris : “deux jours avant la fin, on monte un dossier. Pour la phase suivante, on imagine un nom, une étiquette… Et nous intégrons finalement un incubateur pour trois mois”.
Campagne Ulule
De l’idée à la marque, le duo avance bien. Le 5 juin 2019, Boris et Marion lancent leur première campagne de financement participatif sur Ulule : Endro - Mon déodorant en bocal, un baume à prélever à l’aide d’une spatule. La promesse est claire : quatre ingrédients (huile de coco bio, fécule de maïs bio, cire de carnauba bio et bicarbonate de sodium), deux huiles essentielles, un packaging en verre recyclable et réutilisable… Et c’est tout. Une réussite, puisqu’Endro dépasse son objectif de plus de 729% !
L’été de cette même année est pour le moins intense. Revenu en Bretagne, le couple déniche un petit labo à Lannion. Le processus est encore très artisanal : de grosses casseroles et des pichets pour verser la matière. Marion a démissionné et les deux amoureux consacrent donc tout leur temps à Endro : “Le matin, on faisait les marchés. C’est bien, les gens nous faisaient de vrais retours en direct ! L’après-midi était consacrée à la production, le marketing et la communication. Et le soir, encore des marchés”. Une période de bons souvenirs et de grosses galères… “Nous nous sommes rendus compte que nos déos fondaient quand il faisait très chaud [depuis, la formule a été modifiée pour une meilleure conservation ! ndlr]. On avait des centaines de contributions à envoyer, mais pas d’outils, ni d’expérience logistique. Nous avons passé plusieurs jours à faire les colis avec nos familles. Arrivés à la Poste, on n’avait pas mis de scotch… Il a fallu tout re-scotcher à la main”, rigole Boris.
En parallèle, ils démarchent des magasins (en commençant par la Bretagne !) et créent leur site de e-commerce. “Nous avons passé beaucoup de soirées devant Netflix à poser des étiquettes. Mais à partir de l'automne 2019, nous avons confié cette mission à un ESAT (Etablissement et Service d'Aide par le Travail) à 200 mètres de chez nous... Qui intégrera d'ailleurs très bientôt la société”. Début 2020, grosse étape : Boris et Marion embauchent trois personnes… Et lancent leur premier dentifrice en pâte, version menthe et citron ! Sur ces entremises, la pandémie de Covid-19 arrive, pile en même temps qu’un déménagement dans un local plus grand et la signature d’un contrat avec Biocoop. Ce printemps-là, Endro met en pratique un système de consigne : les bocaux peuvent être rapportés dans des points de vente partenaires. Ils sont ensuite renvoyés en Bretagne, nettoyés et re-remplis. “On a l’ambition de démocratiser le zéro déchet dans la salle de bain”, assure Boris.
On a l’ambition de démocratiser le zéro déchet dans la salle de bain.
Nouveaux bocaux
Peu à peu, la marque imagine de nouveaux produits : des nouveautés du côté des déodorants (pour les peaux sensibles !) et des dentifrices (aux fruits rouges), des crèmes, deux shampoings et un après-shampoing, des gommages, des baumes à lèvres... La plupart des cosmétiques d’Endro ont des textures solides : “C’est un usage différent. Au début, les gens sont intrigués ou sceptiques. Ensuite, la plupart trouvent que cet usage leur convient !”
Comment se passe la création de ces soins ? “Nous avons cinq formulatrices en interne. Notre cahier des charges, c’est toujours de faire des cosmétiques simples, biologiques, avec peu d’ingrédients. Et de privilégier la sensorialité et l’efficacité”. Il faut à peu près 8 mois pour finaliser une nouveauté. “Par exemple, pour un masque, on élabore une formule, avec une odeur, une texture, une couleur. Ensuite, on distribue des échantillons et toute l’équipe teste ! Quand c’est validé, un panel de 60 personnes de notre communauté teste également. Lorsque 90% d’entre eux achèteraient au prix, on sort le produit. Sinon, on repart à zéro ! Cela évite de se planter”, explique ainsi Boris.
Notre cahier des charges, c’est toujours de faire des cosmétiques simples, biologiques, avec peu d’ingrédients. Et de privilégier la sensorialité et l’efficacité.
Tout est biologique et 100% d’origine naturelle : “il faut être cohérent, donc nos produits sont zéro déchet ET bio. Dès le début, nos déos étaient certifiables, mais on a obtenu le label 6 mois après le lancement”. Le sourcing est soigné et le plus local possible. Par exemple, l’huile de chanvre est bretonne, tout comme l’actif démêlant breveté. Des pépins de pommes upcyclés, issus d’une cidrerie de la région, servent de petits grains exfoliants dans le gommage ! Pour les ingrédients cultivés plus loin, comme le karité, Endro choisit des filières équitables.
En pleine croissance
Endro n’a cessé de grandir, et à bonne allure. La marque occupe aujourd'hui un grand local de 2000 m2. Tout se passe ici, des réflexions sur les futurs produits à la logistique des commandes, en passant par la fabrication ! Le temps du DIY est loin : “tout est assez automatisé : on peut faire 10 000 déodorants en une journée ! Nous sommes spécialistes dans le coulage à chaud. Ce qui a demandé de gros investissements dans les machines”, observe Boris, qui rappelle cependant que Marion et lui ont versé leurs formules au pichet jusqu’au printemps 2020 !
On crée sur le territoire. On ne fait pas un “coup”, on veut que tout cela soit durable.
Aujourd’hui, Endro c’est une équipe d’une quarantaine de personnes (dont six dans le labo de production) et 2700 points de vente. Marion et Boris, 28 ans tous les deux, ont trouvé leur équilibre : l’une s’occupe des formulations, de la création et des envois. L’autre gère le commercial, la production, la stratégie et la finance. “On crée sur le territoire. On ne fait pas un “coup”, on veut que tout cela soit durable, souligne Boris. Nous construisons une équipe avec des valeurs, autour d’un projet commun. Par exemple, chaque personne passe une journée par mois hors de son unité, pour découvrir les autres métiers!”
Dernier projet en date ? Tout récemment, le duo a lancé une nouvelle société, pour accompagner des marques et enseignes souhaitant développer des cosmétiques sans plastique, avec des compositions irréprochables : le Laboratoire Kalon. Un nom qui signifie “avec cœur”... En breton, bien sûr.
Découvrez les cosmétiques bio et zéro déchet Endro